1979
Hommage à Serge de Diaghilev et à sa collaboration avec Picasso

Cette année-là le couturier s’inspire de la collaboration de Diaghilev avec Picasso pour le ballet Parade, présenté au Théâtre du Châtelet en 1917. Le peintre réalise les décors, les costumes, les accessoires et surtout le rideau de scène, une toile de 170m2 aujourd’hui conservée par le Musée national d’Art moderne. Ainsi Diaghilev s’intéresse au travail des peintres d’avant-garde, et non plus seulement des peintres-décorateurs de théâtre.    

J’ai vu à la Nationale l’exposition des maquettes des ballets de Diaghilev. Après l’inspiration orientale de Bakst, on sentait la rupture de la guerre, et aussi un nouvel élan, une flamme, avec Le tricorne et Parade. À partir de ce moment, ma collection s’est construite comme un ballet. J’ai brodé sur Picasso, sur un cubisme un peu doux, sur les arlequins, la période bleue, la rose, celle du Tricorne. […] Certaines collections, comme celle-ci, m’apparaissent comme spéciales, je ressens une joie artistique. […] Tout a changé, les robes sont plus courtes, les décolletés plus profonds, les épaules plus larges. […] J’ai travaillé avec des à-plats de couleurs, comme un peintre. Il y a beaucoup de choses en moi que j’exprime dans cette collection. Je projette mes admirations, en peinture ou en littérature. Je me défoule avec la haute couture.

Yves Saint Laurent, cité par Laurence Benaïm     

Picasso, c’est le génie à l’état pur. Ça éclate de vie et de franchise. Picasso n’est pas la pureté. Il est le baroque. Il a plusieurs courses, plusieurs arcs, plusieurs flèches à son arc.  

Yves Saint Laurent, cité par Laurence Benaïm

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